D’après un porte-parole de la Croix Rouge italienne interrogé par l’AFP, 22 personnes ont jusqu’à présent perdu la vie. Un peu plus tôt, Filippo Ungaro, le porte-parole de l’agence de réfugiés de l’ONU (HCR), avait écrit sur X qu’il semblait y avoir « 20 cadavres retrouvés et autant de disparus ».

D’après l’agence de presse Ansa, deux embarcations ont fait naufrage, dont l’une se dirigeait vers la Sicile. Une première a commencé à couler et des passagers tombés à l’eau sont alors montés sur la seconde, qui a par la suite commencé à s’enfoncer, a-t-elle expliqué. Vers midi, l’un des petits bateaux à moitié submergé a été repéré par la Guardia di Finanza, l’équivalent de la police douanière, qui a donné l’alerte, a précisé Ansa, qui a ajouté, en se fondant sur le récit de survivants, qu’il y avait entre 90 et 100 migrants au total dans les deux embarcations. D’après Ansa, les corps d’un bébé, de trois adolescents et de deux femmes font partie des premiers cadavres ramenés à terre.

« Enième tragédie »

« En fin de matinée nous avons accueilli 56 personnes survivantes qui étaient parties de Libye et quatre autres ont été placées en observation. Elles sont éprouvées par le voyage et par le naufrage mais se portent bien » a déclaré à l’agence de presse italienne Cristina Palma, la vice-directrice du centre d’accueil pour les migrants, dit « hotspot », à Lampedusa.

Les migrants qui tentent de rejoindre l’Italie par Lampedusa à partir de l’Afrique du Nord font souvent la traversée à bord de bateaux surchargés ou en mauvais état, par la route maritime dans le centre de la Méditerranée, particulièrement dangereuse. « La énième tragédie survenue aujourd’hui en Méditerranée centrale, à 14 milles nautiques de Lampedusa, attriste profondément », a commenté le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi sur le réseau social X.

« Ce drame confirme, encore une fois, l’urgence d’empêcher, depuis les territoires d’où ils partent, ces voyages dangereux en mer et de combattre sans relâche (…) les trafiquants d’êtres humains », a-t-il encore dit.

Le gouvernement d’extrême droite de la Première ministre Giorgia Meloni a passé des accords avec des pays d’Afrique du Nord d’où embarquent la plupart des migrants, leur apportant des financements et des formations contre une aide pour lutter contre le départ d’embarcations vers l’Italie. « Il y a eu 675 morts depuis le début de l’année en Méditerranée centrale », a écrit Filippo Ungaro dans son message sur X, appelant à « renforcer les voies légales » d’immigration. D’après le ministère italien de l’Intérieur, 38.263 migrants sont arrivés en Italie cette année par la voie maritime.