Son université d’été interdite, le RCD dénonce un harcèlement politique et une asphyxie financière

L’université d’été du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), prévue les 9, 10 et 11 octobre 2025 à Béjaïa, a été interdite. Le parti a annoncé, jeudi, avoir été notifié par les services de la wilaya du refus d’autorisation pour la tenue de cette activité. Le RCD dénonce ce qu’il qualifie de « harcèlement non isolé», accompagné d’une « asphyxie financière unique en son genre ».
©DR | Siège de l'RCD à Alger centre
© DR | Siège du RCD à Alger centre

Dans un communiqué rendu public, la formation présidée par Atmane Mazouz estime que cette décision « n’est ni une surprise, ni un accident », mais s’inscrit, selon elle, « dans la continuité d’une politique de mise au ban de toute voix libre et indépendante en Algérie ».

Le parti dénonce ce qu’il qualifie de « harcèlement non isolé », accompagné d’une « asphyxie financière unique en son genre », rappelant que plusieurs de ses activités ont été interdites dans de nombreuses wilayas.

« Alger, Khenchela, Tizi Ouzou, Boumerdès, Sétif, Bouira, Batna, Béjaïa… la liste est longue », précise le communiqué, qui évoque également la fermeture arbitraire de plusieurs sièges du parti à travers le pays.

Le RCD affirme par ailleurs qu’il est privé, depuis 2019, des redevances réglementaires qui lui sont dues par l’État, tandis que « des subventions indues sont généreusement accordées aux partis proches du pouvoir ». Le parti estime être « le seul agréé à subir cette double sanction : l’interdiction d’exister dans l’espace public et le refus de ses droits légaux ».

Critiquant la « démocratie de façade » invoquée par le chef de l’Etat, le RCD dénonce une liberté d’activité sélective dont ne bénéficieraient que les partis proches du pouvoir, tels que le FLN, le RND, El Bina, le FFS, El Moustakbal ou encore Sawt Echaâb, selon son communiqué.

Pour la formation d’opposition, cette interdiction récurrente traduit un « acharnement systématique » contre un parti qui, dit-elle, « a toujours refusé la compromission et défendu les valeurs de démocratie, de libertés et de justice sociale ».

Ce n’est pas la première fois que l’université d’été du RCD est empêchée. En 2022, l’événement prévu à Azzefoun (Tizi Ouzou) avait été interdit au motif de la tenue d’une élection partielle. L’année suivante, en 2023, la formation n’avait pas non plus obtenu d’autorisation pour organiser son université à Batna, les autorités invoquant des « travaux de réfection » dans le site choisi.

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