Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Soudan, à la demande de l’Algérie et d’autres pays

Le Conseil de sécurité des Nations unies tient, ce jeudi, une réunion consacrée à la situation au Soudan, à la demande de plusieurs pays, dont l’Algérie, alors que les violences s’intensifient dans la région du Darfour.
© Dr | Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

Prévue à 10h (heure de New York), cette séance a été sollicitée conjointement par l’Algérie, la Sierra Leone, la Somalie, le Guyana, le Royaume-Uni et le Danemark, avec le soutien de la Slovénie. Elle intervient à la suite des récents massacres perpétrés à El-Facher, capitale du Nord-Darfour, où près de 500 personnes ont été tuées dans une maternité tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis avril 2023 contre l’armée soudanaise.

Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite « consternée et profondément choquée » par l’assassinat de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d’El-Facher, dernier établissement hospitalier encore partiellement fonctionnel dans cette ville assiégée.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé « une tragédie s’inscrivant dans une crise qui s’aggrave rapidement », marquée par l’escalade de la violence, la faim et l’effondrement du système sanitaire. Il a appelé à la protection du personnel médical et des infrastructures de santé, conformément au droit international humanitaire.

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « gravement préoccupé » par la dégradation de la situation à El-Facher, exhortant à la levée immédiate du siège et à la cessation des hostilités.

La Commission de l’Union africaine (UA), par la voix de son président Mahmoud Ali Youssouf, a également condamné avec fermeté les atrocités commises et plaidé pour l’ouverture de couloirs humanitaires, tout en réaffirmant la solidarité de l’UA avec le peuple soudanais. « Il ne peut y avoir de solution militaire à la crise soudanaise », a-t-il rappelé.

L’Union européenne (UE) a pour sa part dénoncé la « brutalité » des FSR et le « ciblage ethnique » de civils, qualifiant la prise d’El-Facher de « tournant dangereux » dans le conflit.

Selon les estimations des Nations unies, au moins 260.000 personnes risquent de mourir de faim, de maladie ou sous les bombardements dans la région. Depuis le début du conflit, en avril 2023, plus de 20.000 personnes ont été tuées et 15 millions déplacées, selon les chiffres de l’ONU.

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