« Nous allons révoquer le visa de Petro en raison de ses actions imprudentes et incendiaires », a indiqué le département d’État sur X.
Devant une foule rassemblée près du siège de l’ONU à Manhattan, Petro a plaidé pour la création d’une force armée mondiale dédiée à la libération des Palestiniens. « Cette force doit être plus puissante que celle des États-Unis », a-t-il déclaré, exhortant les soldats américains : « Ne pointez pas vos armes sur les gens. Désobéissez aux ordres de Trump. Obéissez aux ordres de l’humanité. »
L’ONU toujours divisée sur Gaza
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un climat de tensions accrues autour du conflit à Gaza. Tandis que l’administration Trump intensifie sa répression contre les voix pro-palestiniennes, plusieurs pays occidentaux — dont la France, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada — ont reconnu l’État palestinien, une décision vivement dénoncée par Israël et Washington.
Lors de son discours mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU, Petro avait accusé Trump de « complicité dans un génocide » à Gaza, appelant à des « poursuites pénales » contre les frappes américaines menées dans les Caraïbes.
En réponse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé vendredi les pays reconnaissant la Palestine, estimant qu’ils envoient le message que « tuer des Juifs rapporte ».
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, l’offensive israélienne sur Gaza a fait plus de 65 000 victimes palestiniennes, selon les autorités locales, et déplacé l’ensemble de la population de l’enclave. Israël rejette les accusations de génocide et affirme agir en légitime défense.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à qui Washington a refusé un visa, s’est quant à lui exprimé par vidéo, dénonçant une violation de l’accord de siège de l’ONU de 1947.
Des relations tendues entre Bogotá et Washington
Au-delà du dossier palestinien, les relations entre la Colombie et l’administration Trump connaissent de fortes turbulences. Partenaire stratégique des États-Unis dans la lutte antidrogue, Bogotá s’est heurtée à Washington dès janvier, lorsque Petro avait refusé d’accueillir des vols militaires de migrants expulsés, avant de céder sous la menace de sanctions commerciales.
Plus récemment, la Colombie a été inscrite par Washington sur une liste noire des pays jugés défaillants dans la lutte antidrogue, une décision qui a ravivé les tensions bilatérales.
Élu en 2022 avec un programme de négociations avec les groupes armés, Petro a depuis infléchi sa politique en promettant une reprise en main des zones productrices de coca par une approche à la fois sociale et militaire — une stratégie dont les résultats restent limités.
Avec REUTERS